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Non à la privatisation de la Poste! Interdisons les licenciements! Nous ne payerons pas pour leur crise!

Marc Lasalle

Même si les journalistes et les politiciens s’accordent pour dire qu’il y a des signes de reprise de l’économie et que tout ira bientôt mieux, il n’en est rien.

Le taux de chômage est au plus haut (9.1% de la population, 252 000 nouveaux chômeurs depuis janvier) et les plans sociaux se succèdent dans tout le pays.

Les conséquences sociales de cette crise du capitalisme se feront sentir pendant au moins plusieurs années.

Le patronat, après avoir engrangé un gigantesque apport de capitaux (des centaines de milliards pour les banques, huit milliards pour l’automobile, deux milliards pour le PME, etc.) fournis à des taux imbattables par ses amis du gouvernement, s’en est servi pour renflouer ses profits tout en continuant à licencier.

Le gouvernement a clairement repris l’initiative et continue sa politique anti-ouvrière. Son objectif : faire payer les frais de la crise aux travailleurs. D’une part, il persiste dans les attaques contre les services publics : suppression de 13000 postes dans l’éducation nationale, attaques contre la santé, privatisation de la poste, démantèlement de la SNCF.

D’autre part, par ses largesses, il a énormément creusé les déficits publics : 140 milliards seulement cette année, qu’il veut nous faire rembourser. Comment ? Après avoir aboli l’ISF, instauré le bouclier fiscal pour le super riches et tiré un trait sur les taxes professionnelles, il veut mettre à contribution les couches le plus modestes. C’est bien Robin Hood mais à l’envers : voler aux pauvres pour donner aux riches. Qui croit vraiment que la taxe carbone sera entièrement restituée ? Et ce qui grèvera surtout sur les petits budgets, c’est l’augmentation des forfaits hospitaliers ainsi que le non-remboursement de médicaments .

Comment est-ce qu’on a pu en arriver là, alors que le début de l’année a été marqué par des fortes mobilisations, avec des luttes ouvrières dures et des mouvements d’ampleur (universités, hôpitaux) ?

Notre principale faiblesse a été notre direction, au niveau syndical et politique. Les dirigeants syndicaux ont tout fait pour ne pas engager une lutte d’ampleur, tous ensemble. Ils nous ont fait encore une fois le coup des journées d’action qui épuisent sans pour autant faire avancer la lutte. De janvier à juin, avec en moyenne une journée d’action par mois, sur des mots d’ordre confus, sans véritable stratégie. Ce qu’ils voulaient, ce qu’ils veulent, est pouvoir négocier tranquillement avec le gouvernement, sans pression de la base. Ils préfèrent toujours négocier à la baisse et brader nos acquis plutôt que d’organiser une lutte plus dure.

Englué dans des querelles d’appareil qui n’intéressent plus personne, incapable de proposer quoi que ce soit aux travailleurs, le PS continue de se marginaliser. Certes, il pourra jouer un rôle important lors des élections mais son réformisme droitier semble le charrier vers une débâcle inéluctable comme ses partis frères en Allemagne ou en Italie.

Le PCF et le PG continuent de maquiller leur réformisme derrière un prétendu anti-libéralisme. En fait, malgré leurs critiques, le PS, et ses politiques néo-libérales, reste l’horizon indépassable de leur politique. Il s’agit de mobiliser des électeurs de gauche pour mieux peser face au PS quand il s’agira d’aller au gouvernement. D’où l’insistance sur l’unité de la gauche. Pour l’instant, il s’agit surtout d’utiliser un certain capital de sympathie pour continuer à exister, pour garder leur petit appareil et surtout leurs précieux élus locaux. Bref, loin de s’intéresser à la lutte de classe et aux batailles d’aujourd’hui pour repousser les attaques du gouvernement, ces forces s’agitent surtout en prévision des élections régionales de l’année prochaine.

Le NPA, neuf mois après son congrès de fondation et presque deux ans après l’appel de lancement fait par la LCR, se trouve devant un tournant. Il a su mobiliser et organiser des milliers de militants radicaux dans tout le pays. Il a défendu une autre conception de la politique, basée sur la révolution et non sur les réformes. Il a surtout fait naître l’espoir d’une force politique qui se batte résolument du côté des travailleurs et de tous les opprimés. Néanmoins, il faut le dire, son bilan en terme d’actions, de campagnes militantes, et surtout comme force de mobilisation et de proposition est bien maigre. En hiver et au printemps dernier, il a surtout accompagné le mouvement. S’il a apporté son soutien, visible et important, aux travailleurs en lutte contre les licenciements, il n’a pas pu, ou voulu, lancer un véritable mouvement national pour l’occupation des entreprises qui licencient. S’il a avancé parfois le mot d’ordre de grève générale, il n’a pas proposé aux travailleurs la tactique pour l’imposer dans tout le pays et notamment l’auto-organisation à la base contre les trahisons des bureaucrates syndicaux. Du point de vue politique aussi, le NPA n’a pas proposé un programme d’action clair pour intervenir dans les luttes.

Pire, toute une partie du NPA est actuellement convaincue que l’enjeu central de la lutte de classe est… les élections régionales ! Si cette aile droitière gagne, le NPA risque de jouer le rôle de supplétif du pôle réformiste de gauche avec PCF et PG. Au lieu de construire une force politique révolutionnaire, le NPA risque de se retrouver englué dans la pire des politiques institutionnelles, d’appareil, complètement à l’intérieur du système qu’il prétend combattre. Bien sûr ce scénario est loin d’être une issue inéluctable. Mais pour l’éloigner, il s’agit avant tout de faire du NPA un outil de la lutte de classe et, au delà, un outil pour la construction d’un parti révolutionnaire et pour la prise du pouvoir par la classe ouvrière. En commençant par la lutte de classe de cette rentrée.

Le NPA peut et doit jouer un rôle crucial dans le mouvement actuel. C’est la seule force organisée au niveau national qui puisse donner une perspective claire au mouvement et en particulier devenir l’organisateur et le constructeur d’un mouvement d’ensemble. C’est surtout sur les deux batailles de cette rentrée, celle contre la privatisation de La Poste et celle contre les plans sociaux et les fermetures d’usine, que le NPA devrait se concentrer.

La décision du gouvernement de transformer La Poste en société anonyme montre sa volonté de passe en force. Dans les autres pays, les privatisations des services publics ont été synonymes d’augmentation des tarifs et de baisse de la qualité pour les usagers, de dégradation des conditions de travail et d’augmentation de l’exploitation pour les travailleurs. C’est une véritable provocation que le gouvernement poursuive les privatisations, alors que dans cette crise le système capitaliste a montré qu’il était dépassé, non viable et complètement incapable de satisfaire aux besoins les plus pressants de la société.

La manifestation du 22 septembre ainsi que la votation citoyenne montrent qu’il est possible de mobiliser largement les travailleurs de l’entreprise ainsi que la population qui utilise quotidiennement les services publics. Nous devons nous battre non seulement contre le projet de privatisation mais aussi pour arrêter les suppressions d’emploi, la filialisation et la soutraitance. Tout le personnel de La Poste doit bénéficier du même statut de fonctionnaire et des mêmes avantages.

Dans toutes les quartiers, nous devons former des comités de postiers et d’usagers contre la privatisation. La revendication d’un référendum sur la question est un leurre dans lequel nous ne devons pas tomber. C’est par la mobilisation, les manifestations, les luttes et finalement la grève que nous ferons plier le gouvernement.

Les luttes récentes, Continental, Freescale etc ont montré qu’une partie des travailleurs est prête à en découdre pour défendre ses postes de travail. D’autres luttes de ce type vont sans doute surgir dans les prochains mois. C’est à nous de faire en sorte qu’elles ne restent pas isolées. L’interdiction des licenciements ne doit pas rester un mot d’ordre à sortir seulement lors d’une campagne électorale. Il s’agit d’une revendication à mettre en oeuvre dans chaque conflit de ce type. Il faut que toute lutte contre une fermeture se transforme en grève avec occupation. Dans toutes les villes nous pouvons former des comité de soutien à ces luttes. Par cela nous pouvons construire des liens de solidarité entre travailleurs de plusieurs sites et avancer vers une lutte d’ensemble. Nous devons faire en sorte que toutes ces luttes se généralisent dans un mouvement de masse avec le mot d’ordre « Nous ne paierons pas pour leur crise » et exigent une série de mesures d’urgence contre les plans sociaux et le chômage de masse. Nous devons exiger des syndicats qu’ils organisent des grandes manifestations unitaires qui pourraient être un point d’appui pour ce mouvement. Mais nous devons aussi être prêts à organiser ces journées par nous mêmes, par la base, si les bureaucrates ne sont pas prêts à le faire ou, pire, s’ils boycottent le mouvement. Pour mobiliser largement, pour que les luttes puissent converger sur une base commune, nous devons avancer un programme d’urgence constitué de mesures simples, nécessaires et dont l’application peut être imposé par les travailleurs en lutte.

Grève avec occupation des toutes les usines qui ferment. Pas un seul licenciement. Construisons la solidarité active avec nos camarades en lutte.

Nationalisation de toutes les banques et de toutes les entreprises qui licencient, sans indemnité et sous le contrôle ouvrier.

Augmentation des salaire de 300 € pour tous, tout de suite. Le SMIC à 1500 € net!

Stoppons tous les plans de privatisation des services publics, notamment celui de La Poste.

Aucune suppression de postes dans l’Education Nationale. Arrêtons la privatisation rampante de l’université avec la LRU. Renvoyons la réforme des lycées là où il faut : à la poubelle !

Un plan d’urgence sous le contrôle des travailleurs pour construire des HLM, des écoles et des hôpitaux. Réquisition de tous les logements vides.

Augmentation massive des impôts pour les riches et pour les grandes entreprises

Imposons la fin de la précarité. Transformons tous les CDD et autres intérims en CDI.

Des papiers pour tous nos camarades immigrés ! Abrogation de toutes les lois racistes. Ouverture des frontières.

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