La mondialisation par en bas

Dans l’ère de la mondialisation, nous devons lutter dès le début non seulement au niveau local mais aussi au niveau mondial.

Les développements récents vers une action commune contre les entreprises multinationales sont progressistes au plus haut degré. Cette tendance vers une organisation internationale crée aussi les conditions favorables pour renouveler les mouvements ouvriers nationaux qui ont subi des défaites graves et un déclin brusque. C’est la tâche des révolutionnaires de donner une expression consciente et militante à cette tendance.

Nous devons créer des liens entre les compagnies multinationales (CMN) et les entreprises locales, ou entre travailleurs d’industries semblables. Il faut construire ces liens non seulement entre les syndicats officiels, mais au niveau de l’usine, entre travailleurs de base.

Il nous faut une lutte internationale contre les CMN. Cela signifie que nous devons organiser des actions coordonnées visant à disloquer leurs systèmes de production et de marketing. Il faut développer des actions de solidarité dès le premier jour de toute lutte. De la même façon, quand des mouvements ouvriers nationaux dans le Second et le Tiers Monde passent à l’action pour résister contre les « programmes d’ajustement structurel » du FMI ou les ordres de l’OMC, ils doivent obtenir le soutien le plus large des syndicats du « Premier » Monde. L’action de solidarité doit aller au delà des communiqués de soutien des instances dirigeantes. Elle doit aller jusqu’à l’action de lutte de classe, comme le boycott et le refus de traiter les produits de l’entreprises en lutte, l’envoi de délégations internationales, des grèves et des occupations d’entreprises.

Il faut une action de solidarité rapide chaque fois que les syndicats font l’objet de répression de la part de leurs gouvernements nationaux. Cela créera non seulement une nouvelle identité internationale consciente au sein de la classe ouvrière mondiale mais montrera aussi aux patrons des grandes entreprises et aux politiques que l’ère des reculs, des privatisations et de la dérégulation est finie.

Nous devons lutter contre la « course vers le niveau le plus bas » de la mondialisation capitaliste. A la place, nous devons niveler vers le haut, vers le niveau le plus haut jamais atteint, les droits du travail, la protection de l’environnement, les droits sociaux et humains. La lutte pour augmenter les salaires, pour mettre fin au travail des enfants, pour la reconnaissance des syndicats, pour les droits démocratiques, doivent être au centre de nos activités. Il faut imposer aux entreprises, aux Etats nationaux, aux blocs régionaux et aux autorités financières internationales la satisfaction des revendications pour des conditions minimum, non seulement une charte des droits du travail, mais le contrôle ouvrier sur les conditions de travail, le salaire minimum, les conditions sociales et les droits démocratiques. Quand des lois, régulations et garanties des employeurs et des Etats ont été obtenus, nous devons être prêts à les faire respecter par la lutte de classe.

Nous devons ouvrir les forums nationaux et internationaux, où les décisions sont vraiment prises, à l’inspection des représentants des travailleurs, des paysans et des communautés pauvres. Nous devons lutter pour le droit d’accès aux archives électroniques des banques et des multinationales. Cela signifie encourager et défendre les travailleurs au sein de ces forteresses du secret capitaliste qui révèlent les abus et les délits.

Les syndicats doivent imposer des standards mondiaux de sécurité, d’Etat-Providence et de formation aux entreprises mondiales. Les syndicats doivent rédiger une charte des droits et conditions de travail et ensuite ils doivent agir ensemble pour la faire respecter dans chaque nation, dans chaque CMN. Nous devons nous opposer à chaque fermeture d’usine ou à la délocalisation de la production d’une CMN d’une région à bas salaire à une où ils sont encore plus bas. Il faut s’y opposer par l’action de solidarité et une campagne politique pour l’expropriation immédiate de leur propriété sans compensation s’ils refusent de satisfaire les revendications des travailleurs.

Les travailleurs ne doivent pas lutter pour l’ancienne « régulation étatique » ou pour la nationalisation de type capitaliste mais pour une vraie socialisation, la propriété collective, démocratique et sociale, sur chaque lieu de travail, élargie à toute l’entreprise au niveau national et international. Cela peut être obtenu seulement par une lutte pour la nationalisation sans compensation des entreprises, et pour le contrôle ouvrier sur chaque entreprise, sur la production et la distribution des biens et des services.

Nous devons dénoncer la domination de la politique locale, nationale et internationale par les grandes entreprises et leur énorme corruption. Nous devons réussir à détacher les organisations des travailleurs et des paysans pauvres de ces partis capitalistes en démasquant leur incapacité à satisfaire nos revendications. Nous devons construire de nouveaux partis des travailleurs et des paysans pauvres dont la force sera fondée non sur les élargissements des entreprises mais dans la rue et sur les lieux de travail. Nos partis ouvriers pourront participer aux élections pour gagner un soutien pour ce programme d’action mais ils expliqueront toujours que ce n’est pas là que se trouve le vrai pouvoir dans la société.

Nous devons ouvrir le monde des médias mondiaux aux masses. Une nouvelle arme de lutte, qui inclut l’utilisation élargie d’internet, est déjà en train d’être créée par en bas dans les médias des syndicats, des organisations de paysans, des anticapitalistes à l’ouest et des communautés du le tiers monde. Bien que l’information à elle seule ne soit pas le pouvoir et que le système capitaliste ne puisse pas être détruit seulement par une guérilla des médias, nous devons défendre les médias alternatifs contre les attaques inévitables de l’Etat et des puissantes entreprises des médias de Murdoch et de Berlusconi. Les médias pour les millions, non pour les millionnaires doit être notre mot d’ordre. Notre but est d’exproprier les gigantesques entreprises des médias et de les gérer sous contrôle ouvrier.

Nous devons lutter pour un développement planifié, durable pour l’environnement, pour le Second et Tiers Monde. Tant que la majorité de l’humanité n’a pas d’eau potable, d’égouts, d’électricité, de système sanitaire, d’éducation primaire et secondaire, c’est pure arrogance du premier monde de parler d’un « développement zéro » ou « d’arrêt de la croissance économique ». Nous pouvons baisser le niveau de vie des riches, nous pouvons diminuer l’énorme gaspillage de l’hyper-consumérisme du Premier Monde, nous pouvons faire des économies énormes en réduisant l’énorme gâchis de la production aveugle pour le profit mais nous devons augmenter la production des biens nécessaires à la vie pour ceux auxquels ces biens sont actuellement refusés.

Dans l’agriculture, nous devons mettre fin à la domination des multinationales de l’agroalimentaire et aux latifundia des riches, et limiter la surproduction aveugle. Faisons que l’agriculture serve au bien-être de l’humanité au sein de son environnement naturel et social ! Au lieu du profit pour les actionnaires des multinationales de l’agroalimentaire, le Chiquita et les Monsanto, l’agriculture doit viser l’objectif social de fournir de la nourriture à tous, d’employer la population rurale et de restaurer l’environnement naturel.

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