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La guerre de l'empire nord-américain contre les pauvres

Les Etats-Unis d’Amérique sont l’empire le plus puissant que le monde ait jamais connu. Aucun empereur, roi, führer n’a jamais eu entre ses mains un pouvoir aussi mondial que celui qu’exerce le président américain aujourd’hui.

Les Etats-Unis font stationner des troupes sur chaque continent – ils dépensent plus en armes que les quinze plus puissants Etats réunis. Le président informe de manière désinvolte les peuples souverains qui ils peuvent choisir comme dirigeants. Ils jugent quels Etats ont failli et ceux qui doivent changer de régime. Et il fait appliquer la sentence : blocus économique, tapis de bombes ou invasions à grande échelle et occupation.

Une poignée d’Etats les plus puissants – le G8 – peut tenter d’influencer, de modifier ou de retarder ses actions. Mais ils ne peuvent faire fléchir sa volonté. Tous les autres Etats dans le monde, bien qu’ils soient formellement indépendants, peuvent être considérés comme asservis à la seule superpuissance, beaucoup d’entre eux étant totalement dépendants des Etats-Unis.

Alors que les deux tours du World Trade Center étaient encore en flammes, le président Georges W. Bush déclarait une guerre sans fin à tous ceux qui résistent ou qui se rebellent contre la puissance de l’Amérique. Sous prétexte de défendre son peuple contre le terrorisme, Bush a trouvé une nouvelle justification pour l’agression – le droit de lancer une action préventive contre toute personne dont il dit qu’elle menace les intérêts Nord-Américains.

Il a appelé cela “défense de la patrie”. Mais quelle patrie défend-il ? Pas les maisons, pas les niveaux de vie ou les libertés des travailleurs des Etats-Unis. Les intérêts de la classe dominante nord-américaine – faucons et colombes – républicains et démocrates, les milliardaires des industries pétrolières et des hautes technologies – sont exactement opposés à ceux de la grande majorité des citoyens de ce pays.

Aux Etats-Unis et dans les autres pays hautement développés, les riches et les puissants mènent un assaut incessant contre le niveau de vie de la majorité. L’Etat social est dépouillé, les niveaux de salaires sont tirés vers le bas ou cassés, et le fardeau des impôts est déplacé de façon systématique des riches aux pauvres. L’éducation est convertie d’un droit général en un privilège privé ; les retraites et la couverture maladie sont réduites drastiquement. Pour les travailleurs, la vie moderne signifie l’insécurité permanente du berceau à la tombe.

Quand la Maison Blanche bombarde Bagdad, arme Tel Aviv et perçoit son tribut des pays cruellement sous-développés, elle n’agit pas pour son peuple mais pour le “droit” de ses banques et sociétés géantes d’exploiter le monde entier.

En dehors des Etats-Unis et des autres oasis de “développement” de l’Ouest, le système mondial nie aux deux tiers de la population mondiale le droit de manger à sa faim et de boire une eau potable. En Amérique Latine, en Afrique et en Asie, le chômage de masse coexiste avec un sous-développement cruel. Bien qu’il y ait une surabondance de ressources et de marchandises, le “libre marché” ne peut pas bannir la famine d’Afrique ou fournir des médicaments aux millions de personnes atteintes du SIDA.

Le système que les Etats-Unis défendent – le capitalisme mondial – rend impossible un futur durable pour la planète. Il bloque tout allègement du fardeau accablant de la dette extérieure ; il empêche toute action concertée contre les menaces du changement climatique ; il menace de provoquer des guerres fratricides pour les ressources en pétrole et en eau ; il fomente la purification ethnique, la fuite massive de centaines de milliers de réfugiés.

Et le travail de destruction du capitalisme est loin d’être terminé. Il est en train de provoquer des crises économiques, des guerres commerciales, des conflits entre l’Europe et les Etats-Unis. L’agression et l’arrogance des Etats-Unis et de son allié britannique obligent les autres puissances à s’unir contre eux. Dans la prochaine décennie, cette alliance contre les Etats-Unis se durcira, au début de manière couverte puis de plus en plus ouvertement. Tôt ou tard une nouvelle course aux armes de haute technologie éclatera. Le spectre d’une autre guerre mondiale, pour l’instant encore éloignée, apparaît à l’horizon du nouveau siècle.

Qui en bénéficie ? Une minorité infime. Jamais dans l’histoire humaine un si petit nombre n’a possédé et disposé des fruits du travail de tant de personnes. C’est pourquoi le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi large. Alors que le siècle dernier se terminait, les 225 personnes les plus riches avaient une fortune cumulée plus grande que celle des 47% les plus pauvres de la population mondiale.

La démocratie tant vantée des capitalistes est strictement limitée et tronquée. L’argent permet d’accéder à des réseaux d’influence, à la communication de masse et aux leviers du pouvoir ; les députés n’ont pas de comptes à rendre et ne sont pas révocables ; les vraies décisions ne pas prises dans les moulins à paroles des parlements mais derrière des portes closes par des bureaucrates non élus, des généraux, des hauts responsables de la police et de la sécurité – tous liés à l’élite dirigeante des milliardaires par des milliers d’attaches personnelles, culturelles et de classe. Et à la porte d’entrée de l’usine, même l’apparence de démocratie se volatilise. Le travailleur individuel que se soit à l’usine, au bureau, dans un centre d’appel ou un fast-food ne peut espérer ni sécurité ni droits. Les travailleurs n’ont aucun droit sur les conditions d’embauche, de licenciement et sur les conditions de travail, encore moins pour la destination de leurs produits.

Dans l’urne et au travail, le citoyen ne peut rien changer d’important. Quel choix reste-il donc ? Eh bien, répondent les apologistes du capitalisme, la réponse est évidente : le choix de consommer… si vous avez les moyens d’acheter. Les deux tiers de l’humanité ne l’ont pas.

Même pour ceux qui peuvent exercer leur « choix de consommer », quel choix pauvre et limité ! Une sélection d’articles de marques et de “ valeurs “, soigneusement inventés par les bureaux de marketing qui sont récompensés pour transformer la déception en une science. Ils nous empêchent de contrôler nos propres vies et nous offrent en échange un choix de styles de vie. La consommation – le culte de la marchandise – est devenue la vraie religion de notre époque. La chance d’ « entrer par les achats » dans un monde rêvé de marques est maintenant l’âme de notre condition sans âme.

Des millions de personnes commencent à ouvrir les yeux. Les travailleurs veulent que cela change. Un nouveau mouvement a surgi contre la mondialisation travillistes capitaliste et la guerre impérialiste. Il y a eu des manifestations massives là où les dirigeants du système financier international tenaient leurs sommets. Des syndicalistes se sont liés aux nouveaux mouvements sociaux pour s’opposer à l’OMC, au FMI et aux attaques contre l’Afghanistan et l’Irak. La solidarité avec la lutte des Palestiniens contre le gendarme des Etats-Unis, Israël, a uni le mouvement de l’ouest avec les mouvements anti-impérialistes du Tiers-monde.

En février 2003, plus de 20 millions de personnes ont manifesté dans les principales villes du monde contre les attaques en Irak.

Partout de nouvelles forces résistent, mais partout elles sont confrontées à de vieux obstacles. Le mouvement est détourné, bloqué, divisé et discrédité par l’incarnation vivante des défaites du vingtième siècle : les bureaucraties cyniques qui contrôlent les syndicats, les dirigeants pro-capitalistes de la social-démocratie ou les partis travaillistes, les pitoyables réformistes des traditionnels partis communistes.

Si les nouvelles initiatives anticapitalistes se lient avec les luttes de classe dans le “Premier “ et le “ Tiers “ monde, ce mouvement peut former une nouvelle Internationale, un parti mondial engagé à défendre un programme de révolution mondiale. Mais au Nnord et également dans le Sud, les fédérations syndicales et les “ partis ouvriers “ font obstacle à cette unification.

Le remplacement de ces mauvais dirigeants est la tâche principale de la période à venir. De nouveaux dirigeants doivent les remplacer, non une autre série de bureaucrates qui n’ont de compte à rendre à personne mais des représentants élus démocratiquement et révocables capables d’exprimer la volonté des travailleurs et des jeunes eux-mêmes. Nous n’avons pas besoin de bureaucrates surpayés qui ont un intérêt personnel au compromis, mais des combattants, déterminés à mobiliser des millions de travailleurs non seulement pour résister aux capitalistes mais pour bâtir une alternative au système lui-même.

Et il y a une alternative. Il est possible de bâtir un nouveau système social fondé sur la coopération au lieu de la compétition, sur la planification démocratique au lieu du marché. Ce système porte un nom : le socialisme.

Le monde est plus que mûr pour le socialisme. Déjà l’humanité produit une surabondance de biens et même de produits de luxe. La production mondiale pourrait satisfaire les besoins de tous si elle était organisée en vue de cet objectif.

L’éducation de masse et le développement des technologies de l’information montrent qu’un plan de production et un plan de distribution à l’échelle mondiale pourraient être mis en place, incluant tout à la fois les producteurs et les consommateurs. L’actuelle planification sophistiquée entre unités d’une même multinationale ou entre les systèmes de stockage et de distribution peut être appliquée à tout le système mondial d’échange de biens et de services. Nous pouvons déterminer de façon démocratique les priorités et partager le travail entre toutes les personnes capables. Avec chaque nouvelle avancée qui allège le travail, nous pouvons, au lieu de jeter les travailleurs hors du travail, réduire le temps de travail et alléger le fardeau qui pèse sur nous tous.

Le capitalisme a pavé le chemin pour cette transformation globale. Il a crée une économie mondiale et des communications globales. Et il a crée une classe ouvrière internationale – forte de centaines de millions de travailleurs, mieux organisée et de plus en plus connecté. Mais il y a deux grands obstacles à franchir pour aller plus loin, deux grands maux qui maintiennent l’humanité dans la servitude. Le premier est la propriété privée de l’industrie, de la banque et de la terre. Le second est le pouvoir armé de l’Etat-nation capitaliste.

Toute l’Histoire montre que les capitalistes ne renonceront jamais pacifiquement à leur propriété – clamer le contraire à l’âge du « Choc et de la Terreur » est au mieux une naïveté sans espoir, au pire une déception volontaire. Il n’y a qu’un seul chemin : leur appareil de répression étatique doit être renversé par la force. Le monopole capitaliste sur le pouvoir militaire : les armées, la police, les forces de sécurité, le système pénitentiaire, les juges, doit être réduit en miettes et remplacé par le pouvoir des travailleurs eux-mêmes.

Ceci peut être fait – la majorité de l’humanité peut s’affranchir de cette petite minorité de parasites. Cela nécessitera une organisation de masse, une stratégie claire et, quand l’heure sera venue, une action courageuse et ferme.

Certains pourront reculer devant cette tâche mais l’alternative à la révolution n’est pas faite de décennies de paix ininterrompue. Fonder une civilisation mondiale sur le renforcement du pouvoir de quelques milliers et sur l’appauvrissement de six milliards est comme déployer des charges explosives dans le cœur de la planète. Si on laisse la logique du capitalisme se déployer, notre monde sera de plus en plus déchiré par les famines, les maladies, la pauvreté, la catastrophe environnementale et la guerre.

Dans la lutte contre le capitalisme, la plus grande énergie équivaut à la plus grande humanité. Avec la suppression de nos exploiteurs et la fin de la tyrannie du profit, l’histoire humaine peut réellement commencer.

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