Le fléau du chômage

Le chômage est un trait permanent de tout pays capitaliste. Dans les semi-colonies, la chute des prix des matières premières sur le marché mondial, la privatisation et le « libre commerce » des multinationales ont dévasté l’industrie aussi bien que l’agriculture. Les multinationales de l’agroalimentaire ont chassé des millions de paysans sans terre dans les villes où, incapables de trouver un emploi, ils sont poussés encore plus bas dans les rangs du lumpenprolétariat.

Dans les pays impérialistes aussi, la restructuration, la privatisation et le transfert d’emploi vers des pays à bas salaires ont marginalisé des millions de personnes. Contre cela, nous demandons du travail pour tous. Cela peut être obtenu seulement par l’action directe militante contre tout licenciement et fermeture d’usine. Il faut riposter avec des grèves, des occupations d’usine par les travailleurs concernés, des actions militantes par les organisations des chômeurs, des grèves de solidarité de ceux qui ne sont pas encore touchés. Ces luttes doivent avoir comme but d’établir le contrôle ouvrier sur les entreprises.

Sous le régime du contrôle ouvrier, le travail doit être partagé par tous les travailleurs de l’entreprise, la semaine de travail devant alors être réduite, avec une échelle mobile des heures de travail sans diminution de salaire. En ce qui concerne les chômeurs, nous luttons pour un emploi ou un plein salaire, des allocations chômage d’un montant suffisant pour maintenir le travailleur et les personnes dépendantes, décidé démocratiquement par le mouvement syndical. Ces allocations doivent être exigées pour tous ceux que le capitalisme exclut de la production sociale à cause de l’âge, de l’invalidité ou de l’état de santé.

Les chômeurs ne doivent pas être considérés comme des spectateurs ou des auxiliaires dans la lutte contre le chômage. En Argentine, les piqueteros ont adopté la tactique des blocages de routes, qui frappe le commerce et la production afin que les capitalistes ne puissent pas abandonner impunément leurs ex-employés. Dans beaucoup de pays, les organisations des chômeurs ont prouvé qu’ils sont un secteur militant de l’avant-garde de la classe ouvrière. Mais les chômeurs ne peuvent pas lutter et gagner à eux seuls. Il nous faut une unité de combat entre les chômeurs et les travailleurs ayant un emploi.

Il nous faut des mouvements démocratiques de masse des chômeurs, avec le soutien financier des syndicats, mais libres du contrôle de la bureaucratie et avec pleine représentativité au sein du mouvement syndical. Ces organisations joueront un rôle vital pour empêcher que les chômeurs tombent sous l’influence de l’idéologie du fascisme, du racisme, de la réaction religieuse, de la criminalisation et lumpenisation. Ils sont un moyen crucial pour encourager les travailleurs ayant un emploi à lutter activement en défense de leur emploi ainsi que pour leurs camarades chômeurs.

Afin d’intégrer tous les chômeurs dans le processus de production, et leur donner la possibilité de réaliser un travail socialement utile, nous luttons résolument pour un programme de travaux publics sous le contrôle ouvrier, payé par l’Etat capitaliste.

A travers l’histoire, contre chacune de nos revendications nos gouvernants nous ont rétorqué qu’ils « n’avaient pas d’argent pour payer ». Quand ils refusent nos revendications pour des salaires corrects dans le secteur étatique ou pour de meilleurs services sociaux avec l’argument que le budget serait en déficit, nous répondons : taxons les riches !

Un impôt fortement progressif sur le revenu et sur la fortune doit être collecté contre les riches. Avec cet argent, il sera possible de commencer à financer les besoins des masses. Taxons les riches, non les pauvres. L’impôt indirect sur des produits de consommation de masse et l’impôt sur les salaires des travailleurs doivent être annulés. Si les riches essaient de cacher leurs biens ou d’échapper au paiement de l’impôt, il faut confisquer toute leur propriété.

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