Avec l’approfondissement de la crise sociale et l’échec au pouvoir de la social-démocratie, l’extrême droite grandit dans toute l’Europe. La croissance en Italie, en Belgique et en France des partis ayant une composante fasciste en est la preuve. En situation de crise profonde, la bourgeoisie peut utiliser un mouvement fasciste pour garantir son pouvoir contre la classe ouvrière. Le fascisme, un mouvement réactionnaire de masse recruté principalement dans les rangs d’une petite bourgeoisie et d’un lumpenproletariat rendus désespérés par la crise du capitalisme, a comme but la destruction du mouvement ouvrier indépendant et l’établissement du pouvoir du capital financier sans aucune restriction de la part des éléments de démocratie bourgeoise.
Il s’agit du dernier ressort pour la bourgeoisie parce que cela signifie la suppression de ses propres représentants parlementaires. Comme l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste l’ont montré, il s’agit d’une mesure qui sera prise si la situation l’exige. Dans les pays semi-coloniaux, le fascisme peut se développer à partir d’un mouvement lié à un conflit entre communautés ou à un mouvement religieux réactionnaire. La phraséologie de ces mouvements peut parfois être anti-impérialiste mais cela ne doit pas nous cacher leur nature anticommuniste et anti-ouvrière.
Cette rhétorique est du même type que l’anticapitalisme des nazis. Avec le triomphe du communautarisme ou du fascisme clérical dans les semi-colonies, le pouvoir de l’impérialisme restera intact ou sera même renforcé.
A partir du moment où le fascisme émerge, la classe ouvrière doit mener une lutte sans merci pour le détruire. Même quand il cache son but général et se concentre sur la diffusion du poison de la haine raciale, le front unique ouvrier doit être organisé pour le contrecarrer. Nous appelons toutes les organisations de la classe ouvrière à former un front unique de masse des travailleurs contre les fascistes.
Le mouvement ouvrier ne doit pas reconnaître ou respecter les droits démocratiques des mouvements fascistes, parce qu’ils sont un outil de la guerre civile contre le mouvement ouvrier et les opprimés. Mais nous n’appelons pas à une interdiction des fascistes par l’Etat capitaliste. Nous ne pouvons pas confier cette tâche à la bourgeoisie parce qu’elle est le soutien des fascistes. En effet, l’Etat utilisera son arsenal répressif pour désarmer et mettre des obstacles à la résistance au fascisme. Les révolutionnaires luttent pour mobiliser la classe ouvrière autour de ces mots d’ordre : aucune tribune pour les fascistes, les fascistes hors des organisations ouvrières !
Nous devons contrer physiquement toute mobilisation fasciste et organiser des unités de défense des travailleurs pour nous opposer aux attaques fascistes contre ceux qui sont opprimés par le racisme et contre le mouvement ouvrier.
La lutte pour défendre les droits démocratiques des travailleurs contre la dictature militaire et le fascisme sera définitivement gagnée par le renversement du système qui les engendre : le capitalisme.