Au cours de l’histoire, l’activité productive humaine a impliqué la dégradation de l’environnement naturel. Avant le développement du capitalisme, ces changements étaient locaux et la plus grande partie de l’humanité et de la planète n’étaient pas affectées. L’industrialisation a fortement dégradé l’environnement immédiat des travailleurs (des usines jusqu’à des régions industrielles toutes entières). C’est ainsi que le mouvement ouvrier a été à la tête de la lutte pour mettre fin à ces conditions qui mettent la vie en danger.
La culture de la consommation encouragée par le capitalisme implique la surproduction et la création de montagnes de déchets qui empoisonnent l’environnement. Des espèces meurent quotidiennement et des tonnes de fertilisants et pesticides sont déversées dans les campagnes. Résultat : on arrive à une surproduction agricole, alors que les produits qui ne correspondent pas à l’image de la perfection, typique du supermarché, sont détruits. En même temps, les multinationales font pression pour introduire les organismes génétiquement modifiés (OGM) dans notre alimentation, afin d’augmenter leurs profits, mettant en péril notre santé et notre environnement.
Puisqu’il s’agit du premier mode de production mondiale, l’industrialisation capitaliste et le pillage des matières premières menacent les écosystèmes de notre planète à une échelle jusqu’ici inconnue.
La destruction des forêts équatoriales, poumons de la planète, contribue à un catastrophique changement climatique. Un cataclysme causé par l’homme pourrait se produire dans ce siècle à cause du réchauffement de la planète. Cela aurait des conséquences terribles – sociales, économiques et psychologiques – pour les êtres humains. Le déclin de l’agriculture, la diffusion des maladies, les famines et le stress rendraient invivables de vastes zones de la planète. La terre, les rivières et les mers sont déjà contaminées par des produits toxiques et même l’air que nous respirons se dégrade de jour en jour.
« L’effet de serre » est provoqué par l’augmentation de la concentration de gaz comme le CO2 dans l’atmosphère, due à l’utilisation de combustibles fossiles et à la déforestation. Les changements climatiques que cela provoque ont déjà des conséquences très graves. Les climats se dérègleront, causant des inondations et des sécheresses. Certaines zones du monde deviendront beaucoup plus chaudes, d’autres plus froides. Le niveau des océans augmentera à cause du réchauffement de l’eau et de la fonte des glaces.
Les Etats-Unis ont systématiquement bloqué et saboté même les faibles accords internationaux (Rio, Kyoto, Johannesburg) pour limiter l’émission de gaz à effet de serre et le changement climatique. Tout cela parce que les intérêts des grandes compagnies pétrolières comme Exxon sont prioritaires sur les intérêts de la population mondiale.
Le capitalisme est par nature hostile à l’environnement. Les capitalistes ont besoin de profits toujours plus importants et les ressources sont donc épuisées sans considération des besoins des peuples et des effets sur les générations futures. Les capitalistes sont réticents à conserver les ressources, à contrôler la pollution ou à recycler parce qu’il s’agit de solutions « chères ». Il est moins cher de déverser les substances polluantes dans l’environnement que de les recycler. Toutefois l’association des avancées scientifiques et techniques a rendu possible la surabondance pour toute l’humanité.
La classe ouvrière a un intérêt vital à stopper la pollution du monde par le capitalisme. Tout au long de l’histoire, les travailleurs ont lutté pour mettre fin aux méthodes de production dangereuses et pour imposer des normes de sécurité aux capitalistes et à leur Etat. En imposant à la classe dominante une législation allant dans ce sens, des gains tangibles ont été obtenus, contribuant à recréer un environnement habitable dans plusieurs villes. La classe ouvrière peut être à l’avant-garde et rassembler les paysans pauvres, les habitants des bidonvilles, pour arrêter et renverser cette dégradation.
L’humanité a besoin de réorienter de façon décisive la production d’énergie : de l’utilisation des combustibles fossiles vers l’énergie éolienne, solaire et des marées, avec des investissements massifs. Il nous faut un gigantesque programme mondial de reforestation. Il nous faut un développement massif des transports publics pour combattre la pollution provoquée par l’augmentation des voitures.
La classe ouvrière et tous ceux qui luttent pour sauver notre planète doivent se battre pour des contrôles sévères et de fortes amendes pour arrêter la pollution provoquée par les entreprises privées. Les grandes entreprises – pétrolières par exemple – qui se moquent de ces lois doivent être expropriées.
La production de l’énergie par la fission nucléaire représente un risque grave pour l’environnement, surtout sous le capitalisme parce que la sécurité et le respect de l’environnement sont coûteux et réduisent les profits. L’énergie nucléaire ne doit pas être gérée afin de produire des profits. Nous nous opposons à la privatisation de cette branche et appelons à une nationalisation de l’industrie nucléaire.
Le désastre de Tchernobyl, toutefois, a montré que la propriété étatique en soi n’est pas une garantie d’une sécurité acceptable, si elle est placée sous contrôle bureaucratique. Nous sommes pour l’inspection ouvrière de toutes les centrales nucléaires et la fermeture de celles qui seront déclarées dangereuses. Nous sommes pour le contrôle ouvrier le plus stricte de la sécurité des centrales, en incluant des représentants des salariés, des communautés locales, des syndicats et des groupes écologistes.
Nous sommes opposés à la fermeture généralisée des centrales nucléaires à cause de la menace grave de changements climatiques à l’échelle de la planète, si on recourait massivement aux combustibles fossiles.
Aucune des revendications exposées plus haut ne peut être réalisée de façon permanente au niveau national ou sans avoir arraché le pouvoir politique et économique aux capitalistes. Afin de lutter pour un environnement propre et sûr, nous devons nous battre pour le contrôle ouvrier, l’expropriation des entreprises capitalistes et un plan démocratique de production. C’est seulement ainsi que nous pourrons effacer les énormes disparités entre des villes surpeuplées et congestionnées par la circulation, et des campagnes dépeuplées et paupérisées.
Une défense militante de l’environnement contre le pillage du capital ; une reconstruction rationnelle de l’environnement urbain et rural pour abolir les déséquilibres entre ville et campagne ; une société socialiste fondée sur la propriété sociale et la planification collective ; voici les conditions préalables à la construction de communautés humaines durables, harmonieuses et libres au vingt-et-unième siècle.