Partout les jeunes sont opprimés. Dans beaucoup de pays, les jeunes ne reçoivent pas d’éducation libre et gratuite. Là où ils peuvent l’obtenir, l’école reflète les inégalités et les structures de pouvoir du capitalisme, refusant aux jeunes tout droit de participer à la prise de décision et en les assujettissant à des contrôles disciplinaires.
Au travail, les jeunes sont particulièrement exploités, avec des salaires inférieurs et une protection légale moindre que les autres travailleurs. Les formations par l’apprentissage donnent des salaires de misère, ignorent les mesures normales de sécurité et sans garantie d’emploi à la fin.
Partout en Amérique latine, en Afrique et dans le Sud-Est asiatique, les multinationales occidentales emploient des enfants dans des usines (sweatshop), avec des salaires très bas et sans protection ni conditions de travail décentes.
Dans les rues, les jeunes sont poursuivis et harcelés par la police. Quand les sociétés capitalistes déclarent la guerre pour le profit, ce sont les jeunes qu’elles envoient à l’abattoir.
La racine de l’oppression de la jeunesse réside dans la famille. Le capitalisme, comme toute société de classe, se base sur la famille pour réaliser certaines fonctions sociales fondamentales comme l’éducation des enfants. Dans la famille bourgeoise, l’enfant est presque totalement dépourvu de droits et assujetti à la dictature des parents, une situation qui empoisonne les rapports entre enfants et parents. Cette inégalité est source de résistance.
Tout jeune qui veut établir ses propres rapports personnels ou sexuels, poursuivre ses propres intérêts et décider de sa vie sait qu’à un certain moment il devra défier l’autorité parentale.
Pour toutes ces raisons, les jeunes ont toujours été aux premiers rangs des forces en lutte pour la liberté. Aujourd’hui, c’est la jeunesse qui forme les détachements les plus larges et les plus déterminés de militants anticapitalistes qui s’opposent aux réunions du FMI, de l’OTAN, de la Banque Mondiale et du G8. En Palestine, la jeunesse fournit les militants les plus courageux contre l’occupation sioniste. En décembre 2001, c’était les jeunes qui étaient à la tête des batailles de rues en Argentine qui ont renversé le gouvernement de la Rua.
Dans chaque pays, les révolutionnaires doivent se tourner vers la jeunesse et l’aider à s’organiser, à défendre ses droits et à rassembler des forces fraîches qui luttent pour un futur libéré de l’oppression et de la guerre.
Nous devons mettre fin au travail des enfants. Les profits des exploiteurs doivent être utilisés pour donner une formation aux victimes et donner aux jeunes de plus de 16 ans un emploi avec un salaire décidé par les syndicats. Nous devons nous battre pour une formation gratuite pour tous jusqu’à 16 ans et une éducation supérieure ou professionnelle pour tous ceux qui le souhaitent, avec une bourse. Il faut des emplois pour tous les jeunes avec des salaires et des conditions égaux à ceux des travailleurs plus âgés. Nous devons lutter pour mettre fin aux apprentissages à bas salaire et les remplacer par des formations avec un plein salaire et avec des garanties d’emploi pour la suite.
Nous demandons un programme massif de construction d’écoles, de collèges et lycées publics. Nous sommes opposés à tout contrôle religieux ou privé sur les écoles et nous luttons pour une éducation laïque et publique. Les programmes et les écoles doivent être gérés démocratiquement par les enseignants, les parents et les étudiants eux-mêmes.
Nous luttons pour mettre fin à toute restriction à l’expression culturelle, sexuelle et politique des jeunes, et pour l’accès à l’éducation sexuelle, aux contraceptifs et à l’avortement. Nous nous opposons aux tentatives visant à criminaliser les jeunes en réduisant l’âge pour la responsabilité criminelle. Non à la conscription obligatoire des jeunes dans les armées capitalistes, mais l’entraînement à l’utilisation des armes doit être disponible pour tous.
La bureaucratie syndicale craint la vitalité et la rage de la jeunesse. Quand les parlementaires réformistes ou les dirigeants syndicaux jugent nécessaire d’organiser les jeunes, dans des secteurs ou mouvements spécifiques, ils essaient toujours d’empêcher qu’ils expriment leurs revendications. Ils ne leur donnent aucune possibilité de débattre démocratiquement et exercent un contrôle officiel sur toute initiative de campagne qui émane de la jeunesse.
Les révolutionnaires luttent pour construire le futur, non pour conserver le passé, ils n’ont aucune crainte de la jeunesse. Au contraire, les communistes révolutionnaires doivent partout pousser à la construction d’un mouvement révolutionnaire autonome de la jeunesse.
A cause des conditions spécifiques des jeunes et du caractère de leur oppression, le parti révolutionnaire ne doit pas traiter l’organisation de jeunesse comme un secteur inférieur et subordonné. Il doit au contraire lutter pour l’indépendance organisationnelle et politique du mouvement de la jeunesse.
Les membres de l’organisation de jeunesse, qui peut avoir un caractère plus ouvert qu’un parti discipliné de combat, doivent avoir le droit, quand les conditions de légalité le permettent, de prendre leurs propres décisions, de déterminer leur activité, de débattre et décider de leur ligne politique et, si on ne peut pas l’empêcher, de commettre des erreurs.
Mais cela ne signifie nullement que les communistes révolutionnaires doivent abandonner les jeunes militants à leur destin et refuser de leur donner une direction. Au contraire, les membres du parti doivent chercher à guider et influencer les membres du mouvement de jeunesse qui ne sont pas membres du parti. Ils doivent essayer de les gagner à un vrai programme d’intervention, à une tactique principielle, à une perspective de croissance dans la jeunesse ouvrière et radicale, à un esprit d’internationalisme et de sacrifice et à un programme communiste révolutionnaire.
Dans beaucoup de pays, aujourd’hui les débuts de ce mouvement sont en train d’émerger. Il faut les unir dans un mouvement mondial de la jeunesse révolutionnaire.