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Le contrôle ouvrier et la lutte contre le secret commercial

Le système de l’exploitation capitaliste est fondé sur le contrôle par le patron de chaque étape du processus de production. La recherche d’une augmentation de la productivité et des profits met en danger la sécurité des travailleurs, mine leur santé et intensifie leur exploitation. Dans une mesure croissante, donc, la classe ouvrière est obligée d’opposer le contrôle ouvrier au contrôle capitaliste afin que même les revendications les plus élémentaires soient satisfaites. Au fond, cela implique la lutte pour bloquer les plans et les actions des patrons quand ils sont en conflit avec les intérêts des travailleurs.

Le contrôle ouvrier ne doit pas être confondu avec « l’autogestion ouvrière », la « participation ouvrière » ou la cogestion (le système européen des comités d’entreprise). Ce système essaye, souvent avec le soutien de la loi, d’intégrer des représentants de la classe ouvrière dans la coresponsabilité pour le succès et la rentabilité capitaliste. De plus, ils doivent observer le secret commercial. Dans des périodes de prospérité, cela assure une production non interrompue par des grèves, et dans des périodes de crises les syndicats acceptent des réductions d’emploi, des réductions de salaire, des efforts pour augmenter la productivité et la flexibilité.

Toutefois, le contrôle ouvrier au niveau de l’entreprise ne peut qu’être partiel. Les capitalistes gardent secrets leurs plans et leurs comptes. Contre le secret commercial, nous luttons pour l’ouverture à l’inspection des travailleurs de tous les comptes bancaires de l’entreprise, des livres de comptes et des données sur ordinateur. Si l’examen de ces données révèle une vraie situation de faillite, alors nous demandons la socialisation de l’entreprise sous contrôle ouvrier et nous imposons cela par l’occupation. L’abolition du secret commercial a comme but de révéler la faillite du système capitaliste tout entier, sa corruption, sa malhonnêteté et sa mauvaise gestion de l’économie, son parasitisme, sa tendance à gaspiller les richesses que les travailleurs créent, et son système profondément injuste de distribuer ces richesses-là.

L’intensification de l’application de la science et de la technologie à la production exige d’autres formes de contrôle ouvrier. Comme l’introduction des nouvelles technologies est subordonnée au capital, ses conséquences sont de plus en plus cachées aux travailleurs. Ceux-ci ne s’en aperçoivent que par les restructurations, les risques d’accidents de travail, l’intensification des cadences ou les désastres environnementaux. Cela signifie que les comités de contrôle ouvrier, composés sur les travailleurs de base, doivent gagner le soutien et la coopération des travailleurs techniques et scientifiques.

La meilleure forme d’organisation afin de mener la lutte pour le contrôle ouvrier est le comité d’usine ou de site. Organisant tous les travailleurs sur le site sans distinction de métier, atelier ou affiliation à un syndicat, le comité d’usine est en mesure de rassembler tous les travailleurs, de les diriger dans une lutte quotidienne pour le contrôle ouvrier et afin de remettre en question le pouvoir de la direction. De plus, il peut jouer un rôle dans la lutte pour transformer les syndicats en syndicats de lutte de classe. Les comités d’usine doivent se fonder sur la démocratie directe, avec des délégués qui soient révocables, en contact direct avec les travailleurs et élus par des assemblées d’atelier ou des AG massives.

De tels organes créent un régime de dualité de pouvoir dans l’entreprise et leur présence exige de répondre à la question suivante : qui commande, les travailleurs ou les patrons ? Les comités d’usine sont donc typiques d’une période de lutte de classe intense. Et comme la dualité de pouvoir dans la société ne peut pas durer trop longtemps sans qu’elle soit résolue en faveur de l’une ou de l’autre des classes en lutte, il en va de même dans l’usine. Le comité d’usine est obligé d’aller de l’avant de façon toujours plus audacieuse, dans la lutte pour le contrôle ouvrier. S’il ne le fait pas, il risque la désintégration ou l’intégration dans le système. Le contrôle ouvrier doit alimenter la lutte révolutionnaire pour prendre le pouvoir dans la société toute entière.

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