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Une seule solution, la révolution mondiale

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Les révolutions sont la force motrice de l'histoire. Cela a été démontré encore une fois par le Printemps Arabe, les grèves générales et les mobilisations de masse en Grèce et dans d'autres pays européens. Des dictateurs qui avaient opprimé les peuples pendant des décennies comme Ben Ali et Mubarak ont été renversés en quelques semaines par des grèves et des révoltes de masse.

Le Printemps Arabe a inspiré des millions des personnes dans le monde. Il a inspiré le mouvement Occupy aux Etats-Unis et les indignados en Espagne. Il s'est développé au même temps que des mouvements de masse en Asie comme les grèves quotidiennes en Chine, les luttes de millions de femmes et de travailleurs en Inde et les grèves des mineurs en Afrique de Sud.

Dans le monde, il y a eu plusieurs situations révolutionnaires mais toutes ne sont pas devenues des révolutions. En Grèce, malgré des dizaines de grèves générales d'un jour, un gouvernement néolibérale et favorable à l’austérité est resté au pouvoir parce que les dirigeants syndicaux et les partis de gauche n'ont pas lancé une grève générale illimitée pour le faire tomber. Ils n'ont pas voulu lutter pour un gouvernement des travailleurs pour stopper l’austérité, dénoncer la dette et appeler les travailleurs de l'Europe et du Moyen Orient à ce qu'ils suivent leur exemple.

Même en Tunisie et en Égypte, où les vieux dictateurs ont été chassés par des révolutions démocratiques menées par les jeunes et les travailleurs, deux ans plus tard nous pouvons voir qu'affaiblir le pouvoir des généraux ou chasser les agents corrompus des impérialistes américains et européens n'a pas mené à la pleine démocratie ou à la justice sociale pour la quelle la jeunesse, les femmes et les syndicalistes se sont battus et sont morts.

En Égypte, en Tunisie et en Libye, les forces politiques islamistes veulent priver des leurs acquis les mouvements de masse. Ils essayent d'instaurer leurs régimes réactionnaires avec un simple vernis démocratique. Ils prennent pour cible les minorités nationales et religieuses, violent les droits des femmes et des jeunes et vont jusqu'à assassiner les syndicalistes et les dirigeants des partis de gauche.

En Libye, ils ont détourné la lutte révolutionnaire contre Khadafi vers une coalition avec l'impérialisme des USA et de l'UE. En Syrie, les forces islamistes et celles libérales pro-impérialistes veulent monopoliser la direction de la lutte héroïque contre Assad, qui serait tombé il y a longtemps sans le soutien de l'impérialisme russe et chinois .L'agonie syrienne est prolongée par les rivalités inter-impérialistes.

La crise du capitalisme

Depuis 2008, nous avons vu le début de la plus grande crise du capitalisme depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Nous avons vu des milliards versés pour renflouer les banques. Nous avons vu des coupes et de attaques qui appauvrissent encore plus les travailleurs, les paysans, les pauvres et même des secteurs des “classes moyennes”. Nous avons vu des désastres environnementaux, nous avons vu des manœuvres pour un nouveau partage du monde par les anciennes puissances impérialistes – les Etats-Unis, les pays qui dominent l'Union Européenne comme l'Allemagne, la France ou le Royaume-Uni, mais aussi par les impérialismes émergents, comme Russie et Chine.

La raison principale pour laquelle les luttes héroïques des deux dernières années n'ont pas atteint leur but c'est les mauvais dirigeants. Les travailleurs et les pauvres vivent encore en pauvreté. Les droits des femmes sont menacés. Même les droits démocratiques les plus élémentaires ne sont pas assurés quand les grèves et les organisations ouvrières sont attaquées par la police et les forces militaires, c'est-à-dire par le même appareil répressif qu'avant, ou par les forces racistes réactionnaires ou fascistes.

Afin de consolider les acquis arrachés dans les premières phases des révolutions, nous devons aller plus loin. Comme disait le grand révolutionnaire français St Just, « ceux qui font des révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau”.

Afin d'aller de l'avant, la classe ouvrière doit se mettre à la tête des luttes. Elle doit s'organiser indépendamment des autres forces politiques et sociales. Seulement alors elle pourra donner une direction aux révolutions du monde arabe ainsi qu'en Grèce et dans les autres pays.

L'indépendance de la classe ouvrière signifie que les travailleurs doivent avoir leur propre parti politique. Ce parti a besoin d'un programme d'action pour accomplir les revendications démocratiques et sociales des masses. Et cela demande une stratégie révolutionnaire qui montre le chemin des luttes quotidiennes jusqu'à la conquête du pouvoir. Il faut un programme qui répond aux besoins des masses et détruit la vraie cause de la misère, de l'exploitation et de l'oppression, le système capitaliste mondial.

Les principales leçons des dernières années

La crise actuelle montre que ceux qui nous gouvernent, les partis politiques, les forces militaires et les média contrôlés par les capitalistes, les grands propriétaires terriens ou les bureaucrates corrompus ne lâcheront jamais le pouvoir pacifiquement ou de leur propre gré.

Le capitalisme, quelle que soit sa forme, ne fournit aucune solution pour les masses. Même si nous renversons les Mubaraks, les Ben Alis, les Khadafi et bientôt, espérons-le, les Assads, il faudra encore détruire le capitalisme et ses institutions étatiques, l'armée, les services secrets, la police paramilitaire et les bandes réactionnaires. Il faudra les remplacer par un système social et économique différent.

Les dernières années ont démontré qu'on ne peut pas reformer ce système ou l'améliorer graduellement. Si la révolution n'avance pas et ne détruit pas les outils de la répression, en mobilisant le peuple afin qu'il s'arme et en gagnant les soldats de base, alors la contre-révolution relèvera la tête. Limiter les révolutions à la lutte pour la démocratie bourgeoise, un système parlementaire et des reformes sociales est une stratégie utopique qui mène à la défaite.
Les droits des femmes sont un critère décisif pour distinguer les forces progressistes de celles réactionnaires. La libération des femmes de toutes les formes de tutelle masculine, d'une citoyenneté de deuxième classe, de l'esclavage domestique, du viol et du harcèlement, est une partie vitale de la lutte démocratique et de classe. Le mot d'ordre “ pas de socialisme sans libération des femmes, pas de libération des femmes sans le socialisme” vaut aussi pour la démocratie. Le mouvement de masse contre les viols en Inde et le rôle dirigeant des femmes dans le mouvements du monde arabe montrent qu'il y a un nouveau soulèvement des femmes dans le monde.

5) Les deux dernières années ont démontré que des forces carrément réactionnaires, qui ont joué un rôle mineur dans les luttes qui ont renversé les dictateurs, peuvent gagner le pouvoir si ces luttes ne remettent pas en cause le système lui-même. Tant qu'ils ont une réelle base sociale, nous devons exiger que ces mauvais dirigeants mobilisent pour une action commune contre nos ennemis de classe, mais nous ne devons pas les attendre. Partout, nous devons créer des les nouveaux organes de lutte de masse : des conseils de délégués des syndicats, des partis de la classe ouvrière, des quartiers pauvres et des villages.

6) Au lieu de la politique bourgeoise et réformiste, nous avons besoin d'une autre stratégie, qui fait le lien entre la lutte pour les droits démocratiques (la liberté de s'organiser, de se réunir, les droits des femmes, la révolution agraire, l'indépendance par rapport à l'impérialisme), une Assemblée Constituante sous le contrôle des masses, la lutte pour les droits sociaux (des emplois publics pour les chômeurs, des salaires et un revenu minimum, la sécurité sociale pour les masses, des logements décents, la santé et l'éducation) et la lutte pour le pouvoir ouvrier.

7) Le pouvoir du capitalisme peut être remis en cause seulement si les travailleurs, alliés avec les paysans, les pauvres, la jeunesse et les femmes, prennent le pouvoir et établissent un gouvernement des travailleurs, ou des travailleurs et des paysans.

8) S'appuyant sur les organisations de masse, un tel gouvernement devrait prendre des mesures décisives : exproprier les banques, les grandes entreprises industrielles et commerciales et réorganiser la production selon les besoins du peuple, avec une planification démocratique. Il exproprierait aussi les grands propriétaires terriens et donnerait la terre à ceux qui la travaillent.

9) Pour mettre en œuvre ce programme, un gouvernement des ouvriers et des paysans devrait faire plus que passer des lois : il devrait détruire la capacité de la classe dominante à se défendre. Il devrait détruire la police et l'appareil militaire qui réprime le peuple et le remplacer par des conseils des ouvriers, paysans et soldats, constituant des milices populaires armées pour défendre la révolution.

10) Même si le printemps arabe, le soulèvement grec, les mouvements de masse sont en soi uniques, tous constituent une réponse à la crise du système mondiale qui menace l'humanité avec plus d'exploitation, de misère et même le fascisme, avec des guerres impérialistes et des invasions. Nous pouvons nous libérer de ce système mondiale seulement si nous généralisons et organisons notre résistance au niveau international, en généralisant les révolutions au delà des frontières et si nous luttons pour des fédérations socialistes en Afrique et au Moyen Orient, en Europe, etc., un pas vers la transformation socialiste de toute la planète.

11) Pour cela, nous disons que le FSM, et tous les autres rassemblements internationaux qui veulent lutter contre le néolibéralisme, doivent unir leurs forces pour une riposte internationale et doivent prendre des mesures concrètes pour établir une coordination internationale pour mettre ceux qui nous gouvernent sur la défensive.

12) Toutefois, nous proposons aussi que toutes les forces de la classe ouvrière et de la gauche, qui veulent aller au delà des luttes défensives et de résistance vers une prospective anticapitaliste, révolutionnaire et socialiste, doivent s'engager à
a) établir des liens internationalistes pour une collaboration pratique pour que notre lutte soit plus déterminée, plus radicale et mieux coordonnée
b) une discussion politique pour combiner leurs forces autour d'un programme d'action révolutionnaire pour la création de nouveaux partis révolutionnaires et d'une nouvelle Internationale ouvrière révolutionnaire, une Cinquième Internationale.

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